Dix ans

Il y a dix ans, il s’est passé pas mal de choses. Je vivais à Nantes, où j’ai emménagé à nouveau il y a quelques mois. Je suis partie en voyage seule pour la première fois, c’était à Dublin, une poignée de jours dans la pluie et le froid. J’ai rencontré quelqu’un qui m’a initiée à Chris Marker.

Je n’ai pas vu sa Lettre de Sibérie (1957), mais elle commence par une phrase : « Je vous écris d’un pays lointain ».

« Je vous écris d’un pays lointain. On l’appelle la Sibérie. A la plupart d’entre nous, il n’évoque rien d’autre qu’une Guyane gelée, et pour le général tsariste Andréiévitch, c’était « le plus grand terrain vague du monde». Il y a heureusement plus de choses sur la terre et sous le ciel, fussent-ils sibériens, que n’en ont rêvées tous les généraux. Tout en vous écrivant, je suis des yeux la frange d’un petit bois de bouleaux, et je me souviens que le nom de cet arbre, en russe, est un mot d’amour : Biriosinka. »

Je n’ai pas vu sa Lettre de Sibérie, mais j’ai vu la Guyane. Il n’y a rien de plus fascinant, et tous mes mots d’amour ne suffiraient pas à la décrire. J’ai dix ans, je suis prête pour la Russie.

 

Une réflexion au sujet de « Dix ans »

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *