L’élan

Il y a du temps qui s’étire et d’autre qui passe à toute allure. Il y a des mois entiers à penser un voyage et l’impression qu’il n’arrivera jamais, qu’il n’est même pas réel. Puis il y a des secondes en suspension, des frissons infimes, des basculements intérieurs. Il y a l’élan, celui qui prend au coeur, jamais à la raison, et qui dit : « Ça y est ».

Je pars dans une semaine. Ça y est. 

Un jour, pour décrire l’instant d’avant une rupture, j’ai écrit : « L’instinct se réveille. On ne sait pas d’où naissent ces picotements typiques dans les bras et les jambes, ces prémices à la boule au ventre, ces mécanismes du corps qui prévient que quelque chose va arriver. Ces sensations, c’est le basculement, un vol plané vers l’inconnu. Quelques secondes en apesanteur, pour dire au revoir à quelque chose que l’on connait. »

Le corps du voyage n’a rien de celui de la rupture. Le corps du voyage attend ces signaux, ces trepignations intérieures, mais toujours il prévient que quelque chose est imminent. Toujours, l’instinct se réveille. J’ai des frissons de plaisir et des papillons dans le coeur à l’idée de partir. Ça y est. 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *