Une petite histoire de fromage

A Krasnoiarsk, j’ai beaucoup discuté avec A., mon guide anglophone. On a pas mal parlé de politique, de comment les médias russes abordent la France et comment les médias français évoquent la Russie. On a parlé des Russes et des Français en général. 

Et puis, on a évoqué les sanctions européennes contre la Russie. L’avis d’A., c’est que ça n’a pas changé grand-chose. Les voitures sont plus chères, et viennent quasiment toutes du Japon, « mais c’est juste problématique si on a besoin d’acheter une voiture ». Au début, les magasins étaient moins bien achalandés, mais, selon lui, ça s’est vite rétabli. Et c’est vrai que les rayons des supermarchés sont pleins à craquer. « Les produits ne viennent plus d’Europe ? Ce n’est pas grave, parce que nous aussi, on sait les produire ! Au contraire, c’est bien, ça dynamise l’économie locale. »

De son point de vue, « local » peut signifier « Biélorussie » et même « Ukraine ».

Il continue en me disant quelque chose qui me semble très vrai : « Je crois que les Russes et les Français ne se comprennent pas très bien, même s’ils sont liés depuis longtemps. Il n’y a que les Français pour s’imaginer qu’on ne peut pas vivre sans fromage et vin français. Mais, en fait, à l’exception des Français le reste du monde en est tout à fait capable ! » Comment le contredire ?

Je ne suis pas venue pour manger du fromage, et c’est tant mieux. Car, quoi qu’en pense A., de la pâte jaunâtre vaguement élastique, ça n’est pas réellement du fromage. Preuve qu’on a effectivement un petit problème de compréhension mutuelle. 

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